Conférence annuelle 2026

La 14e conférence annuelle de l’ACPAP

Revaloriser l’action publique : l’excellence discrète des administrations publiques

20 et 21 mai 2026
Accueillie par l’Université d’Ottawa
Lieu: Université d’Ottawa

Informations importantes:

• Pour soumettre une proposition:
  Remplissez le formulaire en ligne sous l’onglet «Propositions» avant le 7 décembre 2025.
• Réponse du comité:
  Les propositions seront validées le 15 décembre 2025.
• Soumission d’articles ou de présentations:
  22 mars 2026
• Inscription à la conférence:
  L’inscription est disponible sous l’onglet «Inscriptions».
• Programme de la conférence:
  Il sera disponible prochainement sous l’onglet «Programme».

Pour consulter les directives et exigences relatives à la soumission de propositions, cliquez sur ce lien.

Détails

Thème : Revaloriser l’action publique : l’excellence discrète des administrations publiques

Souvent invisible et parfois considérée comme acquise, l’excellence dans l’administration publique se manifeste dans la capacité d’une institution à maintenir la confiance, à assurer la continuité et à améliorer la vie quotidienne de ses citoyens. Alors que la plupart des conférences dans ce domaine se concentrent sur l’incertitude et les défis liés à l’adaptation aux changements rapides dans les organisations publiques, cette conférence vise à mettre en lumière ces succès discrets, mais essentiels (et les opportunités de succès) en offrant un espace de réflexion non seulement sur leur signification et leur impact, mais aussi sur les processus et les dynamiques qui les sous-tendent. Comme le souligne Alter (2010), « l’innovation ordinaire » se construit souvent à travers des pratiques routinières et des ajustements progressifs effectués par des acteurs quotidiens plutôt que par des réformes majeures et spectaculaires.

Pour explorer ce thème, plusieurs sous-thèmes guideront les présentations et les discussions :

La résilience en temps de crise

Les organisations publiques sont souvent considérées comme des machines lourdes qui peinent à s’adapter au changement. Cependant, les événements perturbateurs de ces dernières années ont montré que les administrations publiques peuvent réagir rapidement et se réorganiser en cas d’urgence pour remplir leur mandat. Comment les administrations gèrent-elles les chocs (pandémies, catastrophes naturelles, crises économiques) et quelles leçons peuvent-elles en tirer ? Des travaux récents sur la résilience institutionnelle (Casalegno et coll., 2023 ; Duit, 2016 ; Profiroiu & Nastacă, 2021) soulignent le rôle de l’adaptation organisationnelle, de l’apprentissage et de la gouvernance collaborative. Qu’ont appris les administrations publiques de la pandémie de COVID-19, par exemple ?

L’excellence au quotidien

Ces pratiques courantes garantissent la continuité et la confiance dans les services publics. S’appuyant sur le concept d’« innovation ordinaire » de Norbert Alter (2010), les recherches indiquent que le changement ne résulte pas de grandes réformes, mais de petites pratiques quotidiennes. De l’incrémentalisme de Lindblom (1959) à la bureaucratie de terrain de Lipsky (1980) en passant par les travaux de Pollitt & Bouckaert sur la réforme (2017), les chercheurs ont mis en évidence la manière dont la discrétion, les routines et l’adaptation façonnent l’excellence des administrations publiques. À quoi ressemble l’excellence au quotidien dans les administrations publiques contemporaines ? Comment les fonctionnaires maintiennent-ils des routines efficaces et préservent-ils cette excellence?

Des innovations locales qui comptent

Les initiatives municipales démontrent comment les administrations publiques améliorent efficacement la vie communautaire (Raj et coll., 2022). En répondant aux besoins locaux, ces innovations, qu’elles concernent le logement, la santé, la durabilité ou la sécurité, ont des effets durables. Ces innovations locales soulignent l’importance de la proximité, de la collaboration et de la discrétion dans l’élaboration de solutions qui favorisent la confiance et la résilience. Comment les innovations locales concilient-elles la réactivité aux contextes et les objectifs plus larges ? Quels enseignements les acteurs locaux peuvent-ils tirer pour renforcer la légitimité et les initiatives futures ?

Les moteurs discrets du changement

Les réformes, les routines administratives et les ajustements progressifs produisent souvent des améliorations sociétales durables. Les recherches sur la réforme des services publics (par exemple, Pollitt & Bouckaert, 2017 ; Lodge & Wegrich, 2014) suggèrent que ces changements trouvent souvent leur origine en dehors de la sphère politique visible. Les fonctionnaires de terrain, grâce à leur pouvoir discrétionnaire et à leur interprétation des règles, jouent un rôle crucial dans la manière dont les réformes s’ancrent et se traduisent en résultats (Lipsky, 1980). À l’heure où la réforme des services publics est au premier plan de l’activité gouvernementale, comment les organisations publiques, les administrateurs et les agents de première ligne qui mettent en œuvre les politiques peuvent-ils être moteurs du changement, plutôt que de se contenter de s’adapter à des directives changeantes ?

Reconnaissance et confiance

Comment mettre en valeur les contributions invisibles de l’administration publique et renforcer sa légitimité auprès des citoyens ? La reconnaissance des services publics se construit à travers la qualité du service et la manière dont il est communiqué au public. Dans un environnement médiatique dominé par les réseaux sociaux, la communication publique est devenue un vecteur clé de légitimité, favorisant l’interactivité tout en exposant les administrations à la désinformation et à la polarisation. Il semble essentiel de développer une communication transparente, responsable et crédible pour consolider la légitimité et la confiance démocratiques (Zumofen et coll., 2025). Quelles stratégies les organisations et les parties prenantes ont-elles mises en place ?

Gouvernance numérique et confiance

Les technologies numériques redéfinissent la question de la transparence et de l’ouverture du gouvernement. L’utilisation d’outils basés sur l’intelligence artificielle, souvent perçus comme opaques, pose des défis en matière de responsabilité publique et de protection des données. Il devient nécessaire de garantir l’explicabilité des algorithmes, la sécurité des informations personnelles et l’ouverture institutionnelle afin de préserver la confiance des citoyens et la légitimité de l’action publique (Grimmelikhuijsen & Meijer, 2022 ; Molnar, 2022). Quelles solutions les organisations et les parties prenantes proposent-elles pour répondre à cette question ?

La fonction publique en tant que bien public

Penser la réussite administrative au-delà de l’efficacité : l’inclusion, l’équité et la durabilité comme fondements du service public. Les réflexions sur la nouvelle synthèse de l’administration publique (Bourgon, 2011) offrent une vision du service public comme un bien collectif, au service de la démocratie et de la durabilité. L’emploi et les conditions de travail dans la fonction publique jouent un rôle crucial dans la performance organisationnelle et le bien-être de la société. En garantissant des normes élevées de protection sociale, de reconnaissance et de qualité de vie au travail, le secteur public sert de référence normative lorsque les ressources sont rares et les pressions économiques particulièrement fortes. Il contribue à prévenir le dumping social et à maintenir des droits et des garanties qui profitent à l’ensemble du marché du travail. La gestion des ressources humaines dans le secteur public dépasse le cadre organisationnel, servant d’instrument de cohésion sociale et améliorant la qualité de vie des citoyens (Emery & Giauque, 2005 ; Walker et coll., 2010). Comment les administrations publiques peuvent-elles concilier efficacité et valeurs plus larges, telles que l’inclusion et l’équité tout en conservant leur légitimité auprès des citoyens et des décideurs ? Alors que les innovations sociales remodèlent le monde du travail, comment les organisations publiques peuvent-elles garantir que les fonctionnaires continuent d’incarner les valeurs publiques dans leur travail?

Enseigner la réussite aux futurs (et actuels) fonctionnaires

Enseigner l’administration publique et les politiques publiques en période d’incertitude nécessite de préparer les étudiants à répondre à des problèmes publics en constante évolution, tout en les aidant à reconnaître l’excellence souvent invisible du service public. Au-delà de leur doter de compétences analytiques et de capacités d’adaptation, l’éducation doit cultiver l’appréciation des pratiques quotidiennes, des innovations progressives et des engagements éthiques qui soutiennent la confiance dans les organisations publiques. Mettre en avant « l’excellence discrète » des administrations, à travers des études de cas sur la résilience, les innovations locales ou le pouvoir discrétionnaire des fonctionnaires de terrain, permet de garantir que les futurs fonctionnaires se considèrent non seulement comme des solutionneurs de problèmes en temps de crise, mais aussi comme les gardiens des contributions essentielles qui sous-tendent la vie démocratique et le bien-être collectif.