Monographie de l’évaluation des programmes dans le secteur public en République Démocratique du Congo : histoire, enjeux et financement.

Joel Lisenga Bolia (CENTRE D'ETUDES EN GOUVERNANCE) , SAMUEL BATUMIKE (CENTRE D'ETUDES EN GOUVERNANCE) , ERIC CHAMPAGNE (Directeur Centre d'études en gouvernance/ Université d'Ottawa)

L’entrée de la RD Congo en programmes avec ses partenaires financiers notamment la Banque mondiale au début de l’année 2000 et le changement de l’ordre constitutionnel en 2006, ont entrainé des reconfigurations majeures au sein de l’appareil étatique congolais. Dans un contexte marqué par l’exacerbation de la pauvreté, l’inefficacité de l’aide au développement et la gestion opaque des ressources publiques, ces reconfigurations s’imposaient non seulement comme la meilleure voie de sortie après plusieurs années d’isolement mais aussi comme un moyen de s’aligner sur paradigme de la bonne gouvernance. Dans cette optique, inscrire l’action gouvernementale dans une perspective de suivi et d’évaluation contribuait à la démocratisation de l’action publique par l’amélioration de la performance de son administration publique et la mise en discussion des politiques publiques.

Ainsi, si la décennie 2000 a été décisive dans le processus d’institutionnalisation de l’évaluation au regard de la prolifération des politiques néolibérales perçues comme alternative à la mauvaise gouvernance et une opportunité pour la reconstruction du pays, elle ne constitue nullement la première tentative de réforme évaluative dans le contexte congolais. Il se pose la question de savoir comment et quand la RDCongo est-elle entrée en contact avec l’instrument d’évaluation? Quels ont été les effets de différentes vagues d’évaluation sur la gestion des projets et programmes en RDCongo? Face à ces questionnements, cette recherche présente une monographie de l’évaluation en RDC comme moyen de saisir certaines péripéties de la gouvernance de l’État congolais et par ricochet, de contribuer au renouvellement des recherches empiriques sur l’État congolais.